Ethan le savait. Ici il n’y avait personne pour lui ranger ses affaires. Personne qui lui ferait son lit. S’il ne voulait pas vivre dans une porcherie, il devrait y mettre du sien. Il regardait longuement sa valise qu’il avait jetée sur son lit comme un vulgaire déchet dans une poubelle. Il soupira. Il l’ouvrit. Elle débordait, des affaires tombaient sur les côtés. Il leva la tête, désespéré. Il observait sa chambre. Une petite armoire était posée au fond.
« -Tout doit rentrer dedans ? marmonna-t-il avec peine »
Il sortis de sa valise un paquet de Chesterfield qu’il contempla longuement avant de prendre la décision d’aller en fumer une ou deux avant de s’attaquer au rangement.
« Il doit bien y avoir un endroit où l’on peut sortir pour fumer ici »
Il enfournait alors des écouteurs dans ses oreilles avant d’y mettre la reprise de « take me to church » à fond, afin de bien s’exploser les tympans. Il arpentais les couloirs à la recherche d’une issue. Pour enfin, respirer de l’air frais. Il montait un escalier de fer. Ses pas résonnaient dans l’établissement. Une lourde porte en fer se trouvait devant lui. Il l’ouvrit d’un fracas. Il ne pensait pas qu’elle s’ouvrirait si facilement.
« Merde. »
Il sentit enfin l’air arriver jusqu’à ses narines. La légère brise qui soufflait faisait danser ses cheveux sur sa tête. Il resta un moment immobile, comme interdit du moindre mouvement. Puis la musique qui prenait fin dans ses oreilles le fit revenir à lui. Il avançait et s’assit au bord du toit, tout en contemplant le paysage. Il soupira.
« Mais qu’est ce que je fou là bordel ? »
Il sortit une cigarette de sa poche, la mit entre ses deux lèvres, sortit un briquet de sa poche. La flamme vacillait, se courbait sous le poids du vent. Il alluma sa clope.
Il regardait les étoiles. Malgré les nuages, certaines arrivaient à se montrer, à balancer leur maigre lumière sur la surface de la terre. La lune était totalement cachée par la masse de nuages épais. La nuit était noire, à peine éclairée par quelques étoiles. Il n’y avait que le bruit du vent qui frappait les feuilles et faisais craquer les branches. C’était un paysage apocalyptique. Cela le fit sourire.
Il passait la main dans ses cheveux à plusieurs reprises pour les recoiffer, mais rien n’y faisait. La brise semblait se moquer de lui, elle semblait faire exprès de se faufiler entre ses cheveux et d’y foutre un bordel sans nom. Il finit par abandonner.
Il souffla la fumée vers le ciel. Elle s’élevait comme une fumée d’explosion, puis s’étendait, jusqu’à devenir invisible aux yeux des hommes.