Depuis ses plus lointains souvenirs, Junho a toujours vécu avec son grand-père. Ses parents, tous deux très absents à cause de leur travail, avaient confié leur fille à la grand-mère maternelle tandis que c'était au grand-père paternel qui était chargé de s'occuper de leur fils. La famille ne se retrouvait qu'une fois par semaine et ne partait en vacances qu'une semaine par an sauf, lorsque forcément, il y avait une urgence à l'hopital. Junho n'a donc jamais grandi aux côtés de sa soeur comme beaucoup d'enfants. 

Le grand-père de Junho lui a donné une bonne éducation. Poli, courtois et élégant en toutes circonstances, il lui a aussi légué la passion pour le théâtre. Simple hobby pour le plus vieux, cela devint un peu plus que cela pour le plus jeune lorsqu'il entra, sous l'oeil bienveillant du seul adulte qui se souciait de lui, dans une école où il apprenait à jouer correctement. 

Petit à petit, il s'épanouissait dans cet environnement et se passionnait autant pour le théâtre que pour les différentes langues. Au début, il avait pris différentes langues à apprendre pour le théâtre et finalement, il s'était laissé prendre au jeu, prenait assez souvent une langue supplémentaire ce qui faisait qu'il parlait maintenant le coréen, sa langue maternelle, le japonais, l'anglais, le français et il avait commencé depuis peu l'allemand. 

Quand Junho fut âgé de dix-neuf ans, le grand-père de ce dernier fut convoqué pour la première fois de sa vie chez le directeur de l'école. Il y était allé, la peur dévorante au ventre en se demandant ce qu'il s'était passé, si celui qu'il appelait assez "la prunelle de mes yeux" n'était pas blessé. Il fut soulagé quand il entendit le directeur lui proposait d'envoyer Junho dans une école plus influente que la leur. A peine étaient-ils rentrés chez eux, les deux hommes cherchèrent des écoles pour le jeune homme. Hésitant entre deux écoles, il choisit l'école japonaise, déjà parce qu'elle avait bonne réputation et ensuite parce qu'il savait que son grand-père avait toujours rêvé d'aller là-bas, c'était l'occasion. Ils prévinrent rapidement les parents du jeune homme qui leur achetèrent un appartement, firent leur valise pour partir direction le pays du Soleil levant.