Était-il étrange d’avoir hâte à se rendre à un cours ? Aux yeux de certains, sans doute, pas aux yeux de Nowaki. Si il ne détestait aucuns des cours qu’il avait, puisque son esprit intelligent et auditif enregistrait tout ce qui se passait, et que si il ne comprenait pas immédiatement, il lui suffisait simplement de se pencher quelques seconde sur la notion pour qu’elle soit acquise. Il aurait certainement pu profiter de cette capacité pour sauter des classes, ou viser des écoles encore plus élitistes que la classe où il avait été accepté, mais cela n’entrait pas dans ses priorités.
Il préférait jouer et composer.
Il préférait jouer du violon.
Cette passion qui le faisait travailler avec ardeur et sérieur, et qui s’ajoutait visiblement à un talent naturel pour cet instrument donnait au jeune homme un excellent niveau, ce qui faisait que nombreux étaient les élèves pensant qu’il aurait plutôt du saisir l’occasion pour apprendre un nouvel instrument, et se contenter pour cet instrument qu’il maitrisait très bien, des cours qu’il prenait régulièrement au conservatoire de Tokyo.
Mais ce n’était pas pour se venter qu’il avait choisit cette option, loin s’en faut, c’était justement dans sa modestie qu’il souhaitait continuer d’apprendre. Respectant par nature les professeurs, le violoniste étaient de ceux qui pensaient qu’il pouvait apprendre quelque chose de tout homme, et il était absolument certain que Tukugawa-Senseï avait des centaines de choses à leur enseigner.
C’était donc avec cette rare avidité que le jeune Shakespeare s’était rendu au cours de violon, retrouvant certains de ses camarades de l’an passé, notamment l’une des Tôgashi, qu’il salua d’un signe de tête poli avant de rejoindre son pupitre où il posa son étui à violon, et l’ouvrit avant de s’asseoir.
L’enseignant fit une rapide présentation, et le cinquième année apprécia immédiatement sa voix calme et posée, inspirant la confiance et le respect, sans pour autant avoir le charisme rayonnant de certains professeur. Son charisme simple et discret suffisait amplement à captiver son petit auditoire de violonistes.
Et comme pour illustrer cette impression, il se mit tout de suite en arrière, laissant les élèves commencer à animer le cours.
Un silence gêné plana dans la salle, les élèves s’entre regardant, sans oser prendre l’initiative de se lever. Sans la moindre anxiété, le jeune musicien se leva, inclina légèrement devant l’enseignant, prenant son violon et son archet, avant d’annoncer son morceau.
« La première partie du 24ème caprice pour violon de Paganini. » Déclara-t-il, laissant un silence avant de placer son archet sur son épaule, de lever son archet, et de commencer à jouer.
La musique résonna durant les trois minutes imparti, avant de s’éteindre, tandis que le jeune homme se rasseyait silencieusement, laissant son tour à l’élève suivant.