Il était une fois u.. Ok, ok. L'histoire de Karen n'a rien d'un compte de fée. Elle n'est pas née dans une famille riche et merveilleuse, vivant dans un grand château ou même dans un manoir, et grandissant dans la joie et le bonheur. A vrai dire, son histoire est d'une banalité affligeante. Née en début d'année de façon prématurée, elle a été mise au monde dans un hôpital à Tokyo. Je pourrais vous mentir et vous dire que ses parents vivaient dans un immense loft en haut d'un immeuble de plusieurs étages, mais ce n'est pas le cas. Cette petite fille a fait ses premiers pas dans un petit appartement dans un coin assez perdu de la ville. Pas très flatteur n'est-ce pas ? Rajoutez à cela un père qui a disparu de la circulation quelques mois plus tôt, des tonnes de dettes à payer et une mère pas forcément présente pour sa fille, bien plus occupée à se bourrer la gueule à longueur de journée. Vous voyez le genre en gros. Karen n'a pas eu une enfance facile, et en particulier à cause de sa mère qui ne dépensait son argent que pour faire des réserves d'alcool. La mère et la fille se retrouvèrent à la rue alors que Karen n'était âgée que de sept ans. Une amie de sa mère les recueillit quelques temps, leur évitant de finir à la rue, et Karen en profita pour faire divers petits travail pour elle afin de récolter un peu d'argent. Vous avez déjà essayés de faire la vaisselle, le linge, le balais et toutes ces tâches ménagères pourries à cette âge là ? C'est presque impossible. Karen en a bavé durant longtemps, pendant presque quatre ans pour être précise. Les problèmes ne venant jamais seuls, la mère de la petite fille finit par mourir au terme de ces quatre années et celle-ci échappa de justesse à l'orphelinat, se faisant rapidement adoptée par l'amie de sa défunte mère qui avait pitié d'elle. Les années passèrent et s'égayèrent un peu plus chaque jours. Shibuya était une bonne mère de remplacement, payait ses factures à temps, la nourrissait, payait ses études et l'aimait du mieux qu'elle pouvait même si elle n'était pas la personne la plus agréable au monde. Karen grandit heureuse même si sa vie n'était pas parfaite. Sa passion pour l'art lui vint à l'âge de treize ans, jour où avec sa classe, elle alla à une exposition avec diverses créations artistiques qui lui donna l'impression que tout était possible avec un peu de peinture, quelques crayons et une feuille. Bientôt, la jeune fille eut quinze ans, puis seize et enfin dix-sept, et décida de quitter le nid pour s’inscrire au pensionnat Miyusaki.