Yoru Tsuin
Le ciel avait décidé de faire le grand ménage de printemps, avec un peu d’avance. On était déjà fin novembre, et la température refusait de baisser davantage que durant les quelques mois précédants, privant la métropole japonaise d’une épaisse couche de neige blanche qui viendrait briser la monotonie et la lassitude dans laquelle la pluie qui tombait depuis presque une semaine les poussait tous. Les rues étaient désertes, toutes les créatures vivant à Osaka étaient partie se terrer dans son abri, ou s’y précipitait.

Toutes ? Non, une créature était assez folle pour attendre sous le déluge, insensibles aux perles célestes qui s’abattaient sur la terre, coulant le long de son visage d’une pâleur presque maladive, glissant près de ses mèches de jais détrempé qui collaient à ses temps et à son cou.
Les vêtements du jeune homme-car qui d’autre qu’un être humain possédait autant de folie, ou aussi peu de bon sens pour rester dehors par ce temps- étaient presque entièrement noirs, et lui collaient à la peau, témoignant qu’il attendait déjà depuis un bon moment. Ses deux prunelles grenat fixaient la rue devant lui, sans pour autant voir les voitures qui roulaient sur le bitume, faisant gicler de grands jets d’eau, ses mains enfoncées dans ses poches, la droite caressant machinalement le petit paquet rectangulaire qu’il avait dans sa poche depuis le matin. Un cadeau d’adieu, d’adieu a une personne qui n’aurait même pas la chance de revoir le soleil avant de visiter le cimetière.

Ses paupières tombèrent devant ses iris, cachant dans l’ombre ce monde que la pluie avait paré d’innombrables et de démoralisantes nuance de gris, et un léger soupir s’échappa de ses lèvres.
Il voulait que son frère arrive.


Akio Tsuin
Le blond offrit un dernier sourire à la jeune fille qui avait eu la chance d’être sa voisine ce jour-là, avant de lui souhaiter une bonne fin de semaine. Cette dernière rougit de plaisir, avant de lui répondre, avec un sourire ravi, sous les regards envieux des autres filles, et amusés, et un peu jaloux des garçons, qui suivit la silhouette fine tandis que le japonais sortait de la salle pour se mêler au flot d’élève se dirigeant vers la sortie, son sac de cours sur le dos, et son étui de violon dans les bras.

Après avoir changé de chaussures comme le demandait le règlement, il se saisit de son parapluie qui l’attendait depuis le matin au milieu d’une petite flaque. Depuis plus d’une semaine qu’il délugeait nuit et jour, cet objet était plus utilisé par les habitants de la ville que leur téléphones portable… C’est dire !

Akio ouvrit son parapluie en passant la grande porte, et s’avança vers le portail au rythme de la mélodie que les goutes faisait en tombant sur la toile tendu. Il senti sa présence avant même de se retrouver sur le trottoir. C’était le genre de chose qu’il savait d’une manière indéfinissable. Un lien plus fort que la mort.
Le lien qui unissait les jumeaux.

« Y-Yoru ? s’étonna le musicien en contemplant avec effarement le visage trempé de son frère, avant de le tirer près de lui, à l’abri du parapluie, et de lui essuyer le visage sans ménagement avec la manche de son uniforme, comme lorsqu’ils étaient gamins, sérieusement, t’as quel âge ? Un parapluie ou une capuche, c’est pas la lune tout de même ? » lui demanda-t-il de façon purement rhétorique, avant de contempler les vêtements trempés du brun, avec un soupir, incapable de lui en vouloir.

Un léger sourire éclaira son visage, certes, ils n’avaient pas la même couleur de cheveux, et on ne pouvait  faire plus différent que les rubis et l’ambré de leurs yeux, mais ils se ressemblaient néanmoins, d’une manière que leur parenté ne pouvait être contestée.

« Que se passe-t-il ? » lui demanda-t-il, soudain grave de nouveau. La présence du brun ici étant suffisamment inhabituel pour l’alarmer.
Que se passait-il donc ?


Yoru Tsuin
Un léger sourire avait illuminé son visage tandis que le son des pas de son jumeau s’approchaient de là où il attendait. De simples pas, communs pour n’importe qui, uniques pour lui. Le brun savait que son frère n’allait pas tarder, la sonnerie et la sortie des plus pressés et des plus rapide l’avait précédé, et Akio n’était pas du genre à trainer. Heureusement pour lui, car bien qu’il aurait été capable de l’attendre des jours entiers, même sous cette plus digne d’une mousson indienne, Yoru n’était pas du genre patient.

La voix du blond le fit à nouveau sourire, mais son visage redevint rapidement sérieux, la raison qui l’amenait était trop grave pour tergiverser longtemps. Il s’apprêta à ouvrir la bouche, lorsqu’il se retrouva contre son frère, qui essuyait son visage comme si il était encore gosse. Il le laissa faire, laissant ce contact l’apaiser, lutant contre l’envie d’oublier la raison pour laquelle il était là, de se laisser porter par le fleuve de la mémoire…

Non ! il n’en avait pas le droit, et comme souvent, ce fut la voix du musicien qui le rappela  à l’ordre. Avisant de son iris grenat les regards curieux que l’on posait sur l’étrange duo, il esquissa un légère grimace.

« Pas ici. »

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Akio Tsuin
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Si l’exemple n’est pas clair, vous pouvez toujours aller voir un Rp dans le forum pour se faire une idée plus claire !