Si l’on en croit la médaille dorée qu’elle portait autour du cou lorsque l’orphelinat l’a recueillie, Chloé est née le 10 décembre 1997. Personne n’a jamais su qui étaient ses parents, ni les raisons qui les ont conduits à se débarrasser de leur fille. Mais Chloé n’en a jamais vraiment souffert et grandit paisiblement à Arlon, au Sud de la Belgique, entourée d’autres gamins tout aussi chahuteurs qu’elle. Aussi incroyable soit-il, Kiyomori Tôgashi fond devant le joli minois de la petite fille en la voyant jouer dans la cour de l’orphelinat alors que lui-même visite la Belgique dans le cadre d’un voyage d’affaires. C’est donc sur un coup de tête que Chloé est adoptée par un des plus puissants hommes d’affaires du Japon, passant de moins que rien à gosse de riche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Elle poursuit néanmoins sa vie dans une famille d’accueil belge choisie par Kiyomori qui la considère encore trop jeune pour changer complètement d’univers. C’est au cours des nombreuses visites de son père adoptif qu’elle apprend qu’elle aura quatre frères et sœurs une fois au Japon. En attendant de pouvoir les y rejoindre, elle se voit contrainte d’apprendre tout ce qu’elle peut au sujet de sa future patrie, et pour ce faire, son père l’encourage à débuter une correspondance avec de jeunes japonais. À dix ans, Chloé fait ainsi la connaissance avec un garçon de son âge avec qui elle se lie rapidement d’amitié. Si au début ils se contentent de baragouiner un anglais approximatif en s’échangeant quelques mimiques par webcam, ils finissent par apprivoiser l’un comme l’autre leurs langues maternelles respectives. Ce n’est pour autant que le commencement d’une longue amitié qui poussera Chloé à faire les yeux doux à son père pour aider son ami à percer dans le monde du cinéma.

Si les deux enfants trouvent ainsi l’occasion de se voir quelques fois dans le cadre du travail, ils se rejoignent régulièrement au Japon pendant les vacances de Chloé, qui apprend de la sorte à mieux découvrir le pays qui sera bientôt le sien. C’est ainsi qu’à 17 ans, son diplôme tout juste en poche, son père l’emmène enfin vivre avec lui. À Tokyo, elle intègre le pensionnat Miyusaki, puisque son père veut qu’elle poursuive ses études malgré sa hâte de se lancer dans la mode, au moins jusqu’à ce qu’elle atteigne sa majorité japonaise. Mais Chloé ne perd pas son objectif de vue et envisage de se lancer dans le mannequinat pour se familiariser avec ce milieu qui la fait tant rêver.