C’était onirique lorsque la jeune femme a embrassé la vie pour la première fois. Elle était un parfait bébé, que toute mère aurait rêvé d’avoir. Un magnifique teint, des yeux gracieux, soulignés par un iris obsidienne, il n’y avait pas à redire, Mayu était destinée à être la plus jolie. Et plus elle grandissait, plus cette conjecture s’avérait véritable. Dans la vive lumière d’avril, la jeune demoiselle fit sa première rentrée au collège, clignant des yeux furtivement, pour s’habituer à la luminosité. Très rapidement, elle fut remarquée par toutes les personnes un peu superficielles du bahut, et devint la demoiselle la plus convoitée lors de son entrée en troisième année. Un sourire gracieux se dessinait sur son visage de peste, alors qu’elle avait apprit comment amadouer ses parents, et profiter de son frère.

Sa relation avec son fraternel, parlons-en… si, dans un premier temps, les deux enfants semblaient s’entendre comme cul et chemise, rapidement leur relation devint explosive. Et la maison devint un véritable champ de guerre où les cris et les insultes fusent pour le malheur des tympans de leurs parents. Régulièrement, les enfants en venaient aux mains. Profitant de la manipulation dont elle pouvait faire preuve, de son regard de chien battu, et de son pouvoir de persuasion, Mayu retournait très vite les situations à son avantage, et faisait porter le chapeau à son frère. Autant dire qu’ils se haïssaient, et qu’ils ne semblaient point avoir quelque chose à faire ensemble. Et alors que les parents des deux enfants pensaient à les séparer, tout sembla s’arranger dans le désespoir. Les deux jeunes semblaient vouloir trouver une complicité, alors que Mayu venait de connaître un garçon un peu violent que Kaemon avait viré de la maison violemment, se prenant les foudres des parents. Une complicité semblait naître entre les deux enfants. Mayu se rend lentement compte que Kaemon est extrêmement important pour elle, et finit par ne plus pouvoir se passer de lui.

Mais un soir, alors que la jeune femme souhaite rentrer chez elle après un cours de danse, c’est le drame. Elle souhaite traverser la rue, sans y prêter attention. Un chauffard roulant au-dessus de la limite autorisée passe à ce même moment. Mayu est percutée violemment. Ses chances sont minces, et ses parents pensent ne jamais la revoir. Kaemon reste à ses côtés des mois entiers, jusqu’à ce que la jeune femme se réveille.

Elle a des séquelles, et sa rééducation prend plus de temps que prévu. Elle intègre le pensionnat, sans aucune confiance en elle, et se fait passer pour muette, pour ne pas avoir à parler. Elle ne peut plus le faire sans bégayer, ce qui la complexe énormément.