Quatre ans. Chaque année, je pensais toujours à Hayato. Mon cœur semblait ne jamais guérir de notre séparation. Je me rappelle encore de ses adieux déchirants lorsqu'il est parti pour Tokyo. Pourtant, on m'avait toujours répété de ne jamais regardé en arrière. Vivre dans le présent était le véritable secret du bonheur. Je ne pouvais m'y résoudre, ma vie se trouvait à Himeji, auprès des deux personnes les plus chères à mes yeux. Dire que c'était moi-même qui avait tenté tant bien que mal de rompre les liens. Être désagréable en voyant Miyuki, essayé de ne jamais répondre à Hayato. Mais chaque fois, je n'arrivais pas à l'être jusqu'au bout. Il ne fallait pas qu'ils soient entraînés dans cette histoire, maintenant qu'ils avaient capté que j'avais tenté de m'enfuir une fois, ils ne me lâchaient plus, m'attendant de pied ferme chez moi, alors que je tentais de mon mieux de protéger Akira. Un soupir las passa la barrière de mes lèvres alors que je me dirigeais vers la crèche de mon gosse. Evidemment, elle était publique. Je ne pouvais pas me permettre de lui payer un établissement privé. Déjà que j'avais du mal à boucler les fins de mois, malgré mes deux boulots. Je n'en pouvais plus.
Je suis arrivé devant, avant d'entrer, arborant mon plus sourire, alors que mes yeux suivaient tous les gamins qui arrivaient pour voir qui était là.
« Otôsan ! » a crié mon bout de chou en me sautant dessus, alors que je m'abaissais pour le prendre dans mes bras.
Les surveillantes m'ont salué d'un hochement de la tête, et je leur ai répondu, en leur lançant un « Otskare sama ! » (Bon travail)
J'ai ensuite posé Akira au sol, tout en le tenant par la main. Nous n'avions pas beaucoup de temps à passer ensemble. Dans deux trois heures, j'allais prendre mon travail d'hôte au club pas loin. Le seul qui m'ait proposé de laisser Akira dormir sur place le temps de mon travail. Je n'ai pas cherché plus loin. J'ai accepté ce poste. Ce n'était pas une vie pour un enfant de se retrouver réveillé au beau milieu de la nuit pour rentrer. Je m'en voulais de lui faire vivre une telle vie, aussi, quand il m'a demandé d'aller au parc de jeu pour jouer avec les enfants, je n'ai pas pu refusé. Il était bien couvert, donc, il ne risquait pas d'attraper froid, ça, c'était certain.
Nous sommes donc arrivés là-bas, il était vraiment heureux, et par conséquent, je l'étais moi aussi. Il a vite rejoint le toboggan, où il a rencontré une petite fille avec laquelle il a longtemps joué. Pour ma part, j'ai été m'asseoir sur un banc, extrêmement froid, et, les mains dans les poches, je l'ai observé jouer. Il était vraiment mignon. J'ai été distrait deux minutes par mon téléphone qui sonnait, affichant le prénom de Miyuki, et voilà que j'entendais les pleurs de mon mini-moi. J'ai levé un sourcil, rangeant immédiatement mon portable, pour aller à la rencontre de mon gosse, avant de le voir tenir sa joue, face à un adulte visiblement en colère. Ne me dites pas qu'il l'a frappé ?!
Je suis arrivé, moi aussi furieux, avant de tourner Akira face à moi, et de lui enlevé sa main. Non, mais je rêve, il l'a vraiment frappé ! Je me suis relevé, faisant passer mon bonhomme derrière moi.
« Non mais pour qui vous vous prenez ?! »
« Il a fait tomber ma famille. »
« Mais c'est pas lui... susurra l'enfant derrière l'homme. »
« Et alors ?! »
« C'est impardonnable. Il a reçu une très mauvaise éducation, et à suivre l'exemple de son frère... m'a-t-il lancé en me détaillant dédaigneusement. »
« Vous croyez que c'est pardonnable de frapper mon gosse ? »
« Votre fils ?! »
« Oui. »
« Normal qu'il ait reçu une mauvaise éducation. De toute façon, il n'était pas désiré je suis sûr. Tu m'entends mon garçon ? Ton papa ne voulait pas de toi, tu n'es qu'une contrainte pour l... »
Je n'ai pas tenu, et je lui ai mit une patate dans le nez. Non mais je rêve, pour qui il se prend ?! Bien sûr que je le voulais mon gosse !!! Akira a pleuré de plus belle, tu m'étonnes.
« C'est vrai Chichi (Papa) ? »
« Bien sûr que non ! »
Alors que j'allais me retourner, j'ai vu l'autre furie me foncer dessus, pour m'attraper par le col. On a commencé à se battre, Akira pleuré de tout son cœur. C'est vraiment pas ma journée.