Fin de journée. Swan en était soulagé, aujourd'hui il n'avait eu que des cours inintéressants. Il aurait pu sécher, il en avait eu tellemeng envie mais pour aller où. Il savait que sa mère était chez lui toute la journée, son père au magasin, à la salle de sport forcément des profs. Ayant épuisé toutes ses idées, il s'était traîné jusque là-bas et s'était contenté de s'asseoir silencieusement. Une ou deux fois il s'était endormi et le professeur l'avait retenu à la fin du cours. Souvent, ils lui demandaient si il lisait et comprenait le japonais. Il n'était pas con, bien sûr qu'il le comprenait, il le parlait aussi, avec un accent certes mais il ne manquait pas de vocabulaire. Swan admirait à travers ses demandes l'ouverture d'esprit très fermé de ses professeurs. Alors quoi, on était debile quand on était pas intéressé par l'histoire ou la littérature ? Certainement, si on les écoutait. Son dernier cours était arrivé et il était parti sans se presser. Non, ce n'est pas qu'il ne voulait pas voir ses parents mais sa journée l'avait assommé. Dormir et s'ennuyer autant dans une journée était peut-être mauvais pour la santé.
Par automatisme, il avait rejoint le métro. Il ne se souvenait même pas avoir passé sa carte. Tant pis, il n'avait pas du tout envie de revenir sur ses pas. Il arriva devant une rame et s'apprêta à entrer quand il s'aperçut qu'il avait shooté dans quelque chose. Un portefeuille. Il le ramassa, regarda à droite, à gauche. Personne ne semblait le chercher. Tant pis, il le donnerait à sa mère et elle en fera ce qu'elle en voudrait, il ne voulait pas réfléchir. Le portefeuille toujours à la main, il allait entrer quand il se rendit compte que les portes étaient fermées. De l'autre côté de la vitre, un étudiant comme lui du pensionnat si il avait bien l'uniforme avait réussi à monter. Il ne s'était passé que très peu de temps entre le moment où il avait remarqué que les portes étaient fermées et quand le métro partit mais Swan eut l'impression que celui qui était de l'autre côté de la porte regardait avec insistance le porte-feuille. Fais chier, pensa Swan. Maintenant, il était obligé de lui rendre puisqu'il savait que quelqu'un l'avait ramassé, et puis il avait peut-être aussi vu l'uniforme que Swan portait et même son visage. Swan soupira. Pourquoi avait-il fallu qu'il le ramasse et que les portes se ferment ? Il aurait pu ne pas le voir ou lui rendre directement.
Swan rentra chez lui relativement vite. Comme prévu, sa mère était là. Il ne manqua de lui montrer sa trouvaille et voulut lui donner pour qu'elle cherche le propriétaire mais elle ne voulut pas entendre un mot. Certainement le connaissait-elle bien plus qu'il ne l'avait imaginé ? Il ignorait comment ils avaient réussi à construire une telle relation en aussi peu de temps mais cela le rassurait aussi en quelques sortes. Toujours est-il que c'est en regardant sa mère cuisiner qu'il inspecta le porte-feuille en cuir. Des cartes sans grand intérêt, une carte bancaire, sa carte d'identité. Il s'arrêta sur celle-là un instant. Suoh Jannis. Comme lui, il avait un nom japonais mais une tête d'occidentale. Un adopté aussi ? Sa surprise ne s'arrêta quand il tomba sur une grosse somme d'argent en continuant sa fouille. Qu'est-ce qu'on pouvait foutre avec une telle somme d'argent dans sa poche mais surtout, comment ne pouvait-on pas y faire plus attention ? Bon, Swan s'était déjà baladé avec autant d'argent dans ses poches aux Etats-Unis et il de doutait que ce n'était pas de l'argent clean. Enfin, ce n'était pas son problème. Il décida tout de même de ne pas parler de cet argent à sa mère. Elle s'inquieterait beaucoup trop et pour certainement, peu de choses. Il rangea tout ce qu'il avait sorti et le balança dans son sac à dos en se promettant de regarder tout ça un peu plus attentivement plus tard. Son père n'allait pas tarder à rentrer et Swan avait l'étrange impression que ni lui ni sa mère ne parlerait de ça. Après tout, il n'y avait pas là un sujet très intéressant. Il rendrait son bien à son propriétaire le lendemain, il avait sa photo, ce ne serait pas si difficile. Théoriquement.