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| Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] | |
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| Sujet: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Jeu 2 Juil - 23:06 | | Quelques mois avant que ma cheville ne soit rétablie. Des putains de mois avec une interdiction formelle de faire n’importe quoi, et de trop forcer sur ma cheville. Des restrictions que je n’ai, évidemment pas suivi, même si Hayato a fait tout son possible pour que je le fasse, dès qu’il avait le dos tourné, je reprenais mes âneries. Âneries qui m’ont values un plâtre, et une immobilisation totale du pied, pour que l’entorse se remette correctement. Autant avouer que l’enquête vis-à-vis de Junpei avait bien été retardée par ce contre temps rébarbatif. Enfin bref, aujourd’hui, j’étais sur pieds, et la cheville bien ré-éduquée, c’est toujours avec mon allure habituelle que je me rendais au magasin de gadgets pour nous acheter, à Haya et à moi les meilleurs objets que peuvent avoir les agents secrets. Fun garanti, et mission réussie ! J’en étais absolument certaine. On ne pouvait pas rater tout cela en étant aussi bien équipé. En découvrant les allées assez vides du magasin, je m’émerveillai pour un rien, et remplissait mon panier d’objets strictement inutiles pour cette mission, mais qui me semblaient, à moi, totalement important, et indispensable pour la réussite de notre mission. Une fois mes emplettes terminées, les mains pleines de sacs, tellement que je ne pouvais plus les porter, et entièrement ravie, je me décidai tout de même à prendre le bus, histoire de ne pas galérer pendant trente ans dans les rues de Tokyo, pour rentrer à la maison. Sachant pertinemment que si je courrai, j’allais juste trouer mes sacs et me retrouver à récupérer tous mes objets sur le trottoir. Ouais, ce n’était pas très intelligent. C’est alors que je me dirigeai vers l’arrêt de bus le plus proche, mais quand même à dix minutes à pieds, et que j’attendis tranquillement la venue du bus, en regardant autour de moi. J’aimais détailler les choses qui prenaient place dans mon entourage. Je n’étais pas une grande observatrice, mais quand le moment se présentait, j’aimais bien prêter attention au monde qui m’entourait. Surtout quand je m’ennuyais en fait. Et je finissais par inventer une vie aux gens qui m’entouraient. C’était assez amusant. J’ai même failli louper le bus tellement j’étais en train de m’éclater à tenter de me mettre dans la tête des gens. Enfin bref, du coup, je suis montée dans le bus, comme une bonne citoyenne, que je n’étais absolument pas, j’ai acheté mon ticket, et je me suis assise, en fouillant dans mes sacs, afin de regarder tout ce que j’avais. Je m’en étais sortie pour une bonne petite fortune, mais qu’importe. Pour mes amis, j’étais prête à dépenser sans compter. Oui, bon, ok, là, c’était trop, et inutile, mais voilà quoi. Une fois à l’arrêt près de la maison, tous les sacs bien en mains, je me dirigeai vers l’appartement, pour aller tout déposer, et préparer le déjeuner le temps que Hayato rentre. Techniquement, on ne s’était pas réparti les tâches. En fait, en fonction de celui qui avait du temps libre, il se chargeait de faire le reste. Mais je me collais généralement à la cuisine. J’adorai ça. Du coup, j’avais opté pour un repas français. Des pâtes à la Charbonnera. Je ne pense pas que ce soit purement français, mais plutôt Italien, juste avec les sonorités. Mais mon père aimait bien m’en faire, et je me rappelle en avoir souvent mangé. Du coup, ce plat s’était gravé dans ma tête comme étant français. Bref, pendant que je faisais cuire mes spaghettis, je mis la table pour m’avancer, virant tous les sacs d’objets sur le canapé. Comme si Hayato avait été en communication télépathique avec le plat, il passa le pas de la porte, au moment où je posais le repas sur la table. « Okaiidi ! » lui lançais-je avec un grand sourire, et en enlevant mon tablier. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Ven 3 Juil - 9:31 | | La journée avait été aussi longue que pénible, mais un événement on attendu était venu éclairer cette fin d'après-midi. Scarlet Thorne, aujourd'hui, avait été mon rayon de soleil, et nous avions passé un moment très sympa chez mon glacier préféré. Après que nous nous soyons quittés, j'avais repris le chemin de la maison avec un sourire ravi collé aux lèvres, alors que mes doigts me démangeaient déjà. Ils réclamaient un croquis, une jolie brune mordant dans une glace à la verveine avec réluctance, et je n'avais qu'une hâte : m'enfermer dans ma chambre à double-tour pour m'atteler à mon dessin.Et puis, tout à coup, le visage de Miyuki, qui m'avait si souvent traîné chez ce glacier, se superposa à celui de Scarlet, et je faillis en faire tomber mon trousseau de clefs par terre. Miyuki ! Je ne l'avais pas prévenue que j'aurais du retard ! Comme un parfait crétin - ce que j'étais à coup sûr - j'avais pris mon temps avec Scarlet sans penser que Miyuki pourrait s'inquiéter. Je jetai un coup d'œil à l'écran de mon portable. Par chance, j'avais fermé la boutique plus tôt que d'habitude, et je n'avais qu'une petite demi-heure de retard. Prenant néanmoins mes jambes à mon cou, je filai en direction de la maison, grimpant les marches de l'escalier de la résidence quatre à quatre jusqu'à mon appartement. Cette course, ajoutée à la chaleur insoutenable de cette journée ensoleillée, m'avait achevé, et c'est complètement en sueur que j'ouvris la porte à la volée.« Okaiidi ! » s'exclama ma meilleure amie au même moment. Arborant un sourire immense, elle se tenait devant la table, sur laquelle trônait justement un majestueux plat de spaghetti. À première vue, elle ne semblait ni inquiète ni même fâchée. Soulagé, je poussai un soupir et balançai mes clefs sur le plan de travail de la cuisine. « Tu as passé une bonne journée ? Ça sent bon dis-donc. » fis-je remarquer avec un sourire tout en m'approchant de la table pour mieux humer la délicieuse odeur du plat. Mais là, tout de suite, ma priorité numéro un, c'était prendre une douche pour me débarrasser enfin de la transpiration qui m'avait collé à la peau toute la journée. « Je file prendre une douche, j'en ai pas pour longtemps. » déclarai-je avant de me figer sur place. Une quantité anormale de sacs occupait l'intégralité du canapé... Qu'est-ce qu'elle avait bien pu me sortir cette fois-ci ? Je me tournai vers Miyuki, fronçant les sourcils d'un air suspicieux. « Tu déménages ou bien tu as braqué une confiserie ? » |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Ven 3 Juil - 23:55 | | Je ne m’inquiétais pas du retard de Hayato. Il faisait sa vie, je faisais la mienne, même s’il avait un droit de regard énorme sur la mienne, moi, ce n’était pas un droit que je m’octroyai. Si je voulais que notre amitié dure encore longtemps, je ne voulais pas m’immiscer dans sa vie privée, même si parfois j’en éprouvai le désire, et que je pouvais être vexée qu’il me cache certaines choses. Je ne lui disais jamais rien, pour ne pas qu’il se doute de mon état d’esprit, et toujours, je continuais de garder ma bonne humeur habituelle. Mais intimement, j’avais peur. Peur qu’Hayato ne finisse comme Junpei et qu’il me laisse tomber à son tour. Mais je devais m’en douter. On ne pourrait pas rester ensemble toute notre vie. Nous n’étions que des amis d’enfance. Rien de plus. Et les amitiés, elles finissent toujours par tomber… Un soupir passa la barrière de mes lèvres, alors que je posais, un peu trop fort, une assiette sur la table qui explosa. Je frappai mon front avec la paume de ma main, avant de ramasser les morceaux d’assiette qui s’étaient répandues un peu partout autour de la table, et même dessus. Je sais que j’ai fini par me couper, mais je ne m’en suis pas rendue compte sur le moment. Je n’aimais pas quand les évènements me prenaient ainsi la tête. Il fallait que je me fasse à notre séparation, mais je voulais y penser le plus tard possible. J’étais arrivée depuis seulement un mois, je n’allais pas faire mes bagages maintenant, merde ! Une fois les morceaux de céramique ramassés, et mit dans la benne, je me fis un pansement autour de la main, avant de rentrer, et de poser le plat de spaghetti sur la table, alors que Hayato rentrait. Je lui avais donc lancé un « Okaiidi » lorsqu’il me demanda comment s’était passée ma journée. « Bien, je me suis amusée, et toi ? » ne pas aller plus loin que ça dans ma question. Puis, il m’avoua qu’il trouvait que mon plat sentait bon, alors j’arborai un magnifique sourire enfantin, qui se voulait fier. S’il y avait bien une seule chose dans laquelle j’étais douée, c’était la cuisine. De père en fils quand même ! Tout le monde chez les Mercier sait cuisiner. Et puis c’est comme ça, mais pas autrement, na ! Au final, il a voulu aller prendre une douche. J’haussai les épaules, pour lui dire d’y aller, et que le plat n’allait pas s’envoler, donc ce n’était pas très grave. Puis, là, il s’arrêta net devant les sacs, et il me demanda si je comptai déménager. Je ne sais pas pourquoi, mais sur le coup, ça m’a énervé. Balançant le tablier par terre, je décidai d’aller m’aérer la tête dehors, et sans un mot, je sorti en claquant la porte. J’avais très mal prit sa remarque, sans savoir pourquoi. Sûrement à cause des réflexions faites plus tôt. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Sam 4 Juil - 9:48 | | La porte claqua si violemment que les murs en vibrèrent. Abasourdi, je restai planté au milieu de la pièce, une main sur le dos du canapé et l'autre tendue vers la porte d'entrée, comme si par ce geste j'avais pu retenir mon amie. Mais quelle mouche l'avait donc piquée ? D'un pas lent, je m'avançai jusqu'au tablier qui jonchait le sol, le ramassai, et allai le ranger tout aussi machinalement. Je ne comprenais pas. Miyuki avait l'air très fâchée, mais je ne croyais pas avoir dit quoi que ce soit de blessant... À moins qu'elle ne soit affamée et qu'elle aurait voulu passer à table tout de suite ? Ou bien elle m'en voulait d'avoir tardé à rentrer, comme je le redoutais... Et j'étais là, à ne pas savoir quoi faire... Valait-il mieux la laisser seule le temps qu'elle se calme, ou devais-je la rattraper ?S'ensuivit un débat intérieur par lequel je pesai longuement le pour et le contre. À sa place, j'aurais probablement préféré qu'on me fiche la paix, mais je ne pouvais m'empêcher de craindre qu'elle ne fasse une bêtise. Qui savait de quoi était capable une Miyuki en colère ? Quand l'image d'une voiture renversant ma meilleure amie alors qu'elle traversait la route sans faire attention me vint, je ne pus tenir en place plus longtemps, et attrapant mon trousseau de clefs, je me précipitai à sa suite. J'aurais eu l'air malin si je nous avais enfermés tous les deux dehors, tiens.Sans perdre un instant de plus, je dévalai les escaliers pour me retrouver au bas du bâtiment. La nuit était tombée en quelques instants, et j'eus une pensée pour Scarlet. Était-elle bien rentrée depuis que nous nous étions quittés ? Aurait-il mieux valu que je la raccompagne ? Mmh non, de toute évidence ça n'aurait pas été la meilleure chose à faire au vu des circonstances de [url=x-apple-data-detectors://0]ce soir[/url]. Tout en jetant un regard circulaire sur les environs, je me rappelai sèchement à l'ordre. Ce n'était pas le moment de penser à la jolie lycéenne ! Pour le moment, seule comptait Miyuki, et je commençais réellement à m'inquiéter.Avisant la rue qui montait vers la gare, je me mis à courir. Je n'avais aucune idée du chemin que la jeune fille avait pu prendre, mais il fallait bien tenter une direction ou une autre. Et par chance, je ne tardai pas à apercevoir la silhouette de mon amie qui s'éloignait.« Miyu ! » me récriai-je aussitôt, avant de presser le pas. Je la rejoignis au pas de course et lui saisit le poignet pour l'arrêter.« Miyu qu'est ce qui t'arrive ? J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas ? » Elle me tournait le dos, de sorte que je ne pouvais pas voir l'expression de son visage, mais même sans savoir ce qu'il lui prenait, je ne voulais prendre aucun risque de la perdre. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Mer 8 Juil - 21:31 | | Ma vie se résumait à tout cela. Les crises de larme suite à des peurs d’abandon ou de solitude. Je me rappelle encore de ma mère qui passait définitivement le pas de la porte, me laissant seule sur le pallier, alors que, campée sur mes deux jambes de petite fille, j’attendais patiemment son retour. Je crois bien avoir attendu des mois, alors qu’à chaque fois, la déception m’habitait lorsque l’un des hommes de mon père rentrait. Cette tristesse s’était, au fil des mois, transformée en rage, que j’avais reportée dans le sport. Boxe, course, football. Je m’étais coupée les cheveux, pour ne plus être Miyuki, pour ne plus avoir ce sentiment de vulnérabilité. Puis, on était partis au Japon. Et encore une fois, je me sentais trahie. Arrachée de mon pays, je laissai tristement s’envoler l’espoir d’un jour voir ma mère rentrer, venant me serrer dans ses bras, en pleurant que je lui avais manqué. Cependant, tous mes rêves d’enfants étaient partis en fumée, alors que mon père me criait « Elle ne reviendra plus, arrête maintenant ! » je me rappelle regarder une dernier fois le sol français par le hublot de l’avion, espérant que mon père ne change d’avis, lui qui c’était mariée à une japonaise, puis qu’il avait rapatrié en France. Peut-être Maman attendait-elle au pays du soleil levant ? Peut-être était-elle repartie là-bas, et c’était pour cela qu’on partait ? Je me suis surprise à être heureuse, à avoir hâte de voir le visage de ma mère, qui m’attendait, aussi impatiente que moi. Je perdais tout ce que j’avais, mais je savais que j’allais retrouver la femme qui comptait le plus pour moi. Quand on s’est installés, et que ma mère n’est jamais apparue, j’eus l’impression que mon monde s’effondrait. Ma France natale me manquait, je voulais retrouver mon dialecte, mes amis, ma vie. Je voulais partir de ce pays que je haïssais, retrouver le père qui m’avait laissé tomber pour faire ses affaires bizarres. J’étais seule dans cette grande maison traditionnelle que je détestai, laissée aux domestiques débiles, et j’allais dans une école dans laquelle je ne connaissais personne. Puis, j’avais rencontré ceux que je considérai comme mes frères. Et alors, j’avais vécu une renaissance. J’avais l’impression que j’étais devenue invincible, et petit à petit, je me suis sentie plus confiante, heureuse. J’étais devenue une personne différente. J’étais redevenue Miyuki. Et si mon histoire n’avait jamais passé la barrière de mon esprit, si personne n’avait jamais eu vent de cette souffrance qui me creusait, j’avais l’impression que j’avais pu tout vaincre avec leur aide. Et peu à peu, mon père s’était rapproché de moi. Puis, sont arrivés mes années lycées. La première disparition de Junpei, qui était revenu en pleurant, qui nous avait brisé, et qui avait fragilisé cette carapace que je m’étais formé. Il avait finalement disparu à jamais, de nos vies, nous laissant derrière lui. Hayato était devenu mon seul allié, au point même que j’avais fini par l’aimer. Et puis, lui aussi il était parti. Le sentiment de solitude m’avait anéantie. Je n’avais plus personne. Entièrement mise à nue, et plus personne sur qui compter. Et voilà qu’aujourd’hui, je revivai ce contre quoi je m’étais battue chaque jour de ma vie, ce que j’avais pensé oublier. A jamais enterré dans mon passé. Et la pelle du destin aujourd’hui s’amusait à découvrir les vestiges de ce que j’avais toujours voulu ignorer. La peur de me retrouver seule avait prit le dessus, me laissant alors entièrement vulnérable aux aléas de la vie. La forte Miyuki avait aujourd’hui déserté les rangs, pour laisser place à l’enfant qui attendait sa mère, seule, et espérant tristement, ne faisant que retarder l’échéance. Quand Hayato s’est saisit de mon poignet, en me demandant ce qu’il avait fait, j’arrachai mon bras de sa poigne, violemment, avant de me retourner avec haine. Si mes yeux étaient humides, mon visage tout entier respirait la colère. C’était comme ça que j’avais toujours lutté contre mes démons. Hayato me mentait, il me cachait tellement de choses que je le sentais s’éloigner de moi. Il rentrait tard, m’oubliait, me laissait seule, tout comme l’avait fait ma mère quelques années auparavant. Je portais ma main tremblante à mon front, tentant de retenir mes larmes. Comment ça qu’est ce que tu as fait ? Je ne savais absolument pas comment lui dire ce que je ressentais. Je n’étais pas le genre de personnes à mettre des mots sur les maux. Un soupir passa la barrière de mes lèvres. J’étais dans le noir complet. Je ne savais plus en quoi je pouvais croire, ou plutôt en qui. La seule chose que je savais était que j’avais peur de me retrouver de nouveau seule. Peur d’être à nouveau abandonnée. Je ne voulais plus vivre cela, et je n’arrivais pas à apaiser mes craintes. S’attacher aux gens faisait mal. Je craignais qu’Hayato fasse comme Junpei. Disparaisse aux bras d’une inconnue, ne se souciant jamais des gens qu’il laissera derrière lui. Sans se soucier des personnes qu’il brise. « Je laisse tomber. » murmurai-je fébrilement. Campée sur mes deux pattes, je croisais les mains sous ma poitrine. Ce signe signifiait généralement que je voulais tenir tête, mais que je n’en étais pas capable. C’était ma protection. Une position d’attaque, mais également de défense. Un véritable brasier de sentiments négatifs brûlait en moi. J’étais arrivée à un niveau de saturation élevé. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Mer 8 Juil - 22:37 | | « Je laisse tomber » ?Miyuki s'était dégagée brutalement, comme si par ce geste elle avait voulu réduire en miette ce qui me retenait à elle. Notre histoire, notre éternelle amitié, nos espoirs, nos peurs, et ce que nous avions toujours enduré ensemble. C'était un geste de colère, mais cette fois-ci, je doutais qu'il s'agisse d'impulsivité. Malgré sa voix brisée, elle semblait peser ses mots. Et je pris peur. Miyuki, à cet instant précis, n'agissait pas en enfant comme elle le faisait si souvent. J'avais tendance à l'oublier, à m'imposer comme un père et un moralisateur, mais Miyuki était une femme avant tout. Une adulte responsable que la vie n'avait pas épargnée. Elle savait tout de moi et je croyais tout savoir d'elle.J'avais toujours naïvement pensé qu'il n'y avait aucun secret entre nous, et notre passé commun m'avait conforté dans cette idée. Je pensais la connaître par cœur, mais en la voyant ainsi, si faible sous les lumières artificielles de la ville, je commençais à douter. À douter de moi-même, ainsi que de tout ce que j'avais pu lui apporter. Je pensais avoir été un ami fidèle, prévenant, attentionné, et je ne pensais pas avoir trop manqué de lui prouver mon affection. Mais nous étions tous deux très différents, et peut-être ne parlions-nous pas le même langage. Peut-être ne recevait-elle pas tout ce que je pensais lui exprimer implicitement de la façon dont je le souhaitais. Qui sait ? Peut-être m'étais-je trompé sur toute la ligne. Je croyais que Miyuki ne manquait plus de rien, et que la vie que nous menions depuis quelques mois à Tokyo était un nouveau départ, un engagement pour une nouvelle vie plus belle, plus douce que celle que nous avions connue. L'un comme l'autre nous souffrions toujours indéniablement de ce qu'il était advenu de notre amitié avec Junpei, mais j'avais cru - à tort sans doute - que j'aurais pu à moi seul lui donner l'amitié dont elle avait besoin pour surmonter tout cela et vivre sa vie sans plus se soucier du passé. Mais si j'avais réellement été l'ami que je croyais être à ses yeux, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Miyuki n'aurait pas cet air désemparé ni cette voix éteinte. Elle m'aurait confié ses soucis et nous aurions, une fois de plus, tenu tête à tous ses problèmes ensemble. J'aurais fait mienne sa douleur, je l'aurais épaulée jusqu'à en mourir d'épuisement. J'aurais séché ses larmes une à une sans me préoccuper des miennes. Miyuki était le dernier lien que j'avais gardé de mon passé, et parce qu'il était le seul, il était unique. Et parce qu'il était unique, il était le seul.Je ne comprenais pas ce qu'elle avait, je n'arrivais pas à deviner ce qu'il se passait en elle pour qu'elle m'en veuille au point de vouloir abandonner quelque chose. Baisser les bras. Jamais je n'aurais accepté qu'elle adopte un comportement pareil sans avoir tenté de l'aider par tous les moyens au préalable. Mais cette fois, je ne savais ni ce qu'elle me reprochait, ni ce que je devais faire pour qu'elle cesse enfin de trembler.« Miyuki... » soufflai-je. Maladroitement, je passai ma main sur son épaule et l'attirai face à moi. Mon bras vint se nicher au bas de ses reins tandis que je la serrais contre moi, ma tête enfouie au creux de son cou. « Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu te laisses aller comme ça ? » Alors que rien ne m'autorisait à adopter une position de faiblesse, mon âme pleurait de voir ma meilleure amie comme ça alors que je ne savais même pas quoi me reprocher. J'espérais seulement qu'elle ne parlait pas de notre amitié. J'étais pas parfait, mais je tenais sincèrement à elle.Alors je l'étreignis, parce que je ne savais pas quoi faire d'autre, parce que j'avais désespérément besoin d'elle et que je ne voulais pas la voir dans un état pareil. Je l'étreignis comme je ne l'avais jamais étreinte, alors que mon cœur semblait sur le point d'exploser. Miyuki était ma seule richesse, la seule personne pour qui j'aurais encore tout quitté. Et je refusais qu'elle se sente mal par ma faute. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Dim 12 Juil - 19:38 | | [Ellipse temporelle, suite après le rp au café.] Ça avait été un choc pour moi d’apprendre toute cette histoire de cette façon, et je dois avouer que j’en tenais rigueur à Hayato de m’avoir tout caché ainsi. J’avais l’impression que notre amitié ne tenait plus à rien, et qu’il allait falloir que je me résigne à quitter la maison, et peut-être rentrer à Himeji, où, certes, personne ne m’attendait, mais au moins où j’avais mes repères, et peut-être quelques gars de mon père qui m’accueilleraient, et resteraient avec moi, tout en partant à leurs activités étranges. J’en avais marre de tout ça. Au moins, être loin d’ici panserai peut-être mon cœur qui était agacé à l’idée de saigner, mais je n’étais pas encore certaine. Dans ma chambre, assise par terre au bout de mon lit, je contemplai la robe que j’avais fait l’effort d’acheter pour mon anniversaire. J’avais vraiment espérer faire quelque chose, mais ce jour-là, la soirée était partie en cacahuète, et Hayato avait retrouvé sa belle, pour finalement lui avouer qu’il l’aimait. Et moi, j’avais été seule, et je lui en voulais terriblement. J’étais blessée, personne n’avait pensé à moi, pas même mon père. J’avais passé la soirée, à boire, au bar d’à côté, n’ayant personne sur qui me reposer. Miyuki était souriante, amicale et aidante. Personne ne pensait qu’au fond, je pouvais souffrir. Un soupir triste passa la barrière de mes lèvres, voilà que toute notre amitié s’envolait une fois de plus, et solitude était le maître mot de mes pensées, alors que dans un élan de rage, d’une paire de ciseaux, je déchirai ce tissu que je voulais tant montrer à Hayato. Coup par coup, elle tombait tristement en lambeaux, pour ne plus être qu’un souvenir erroné, se tenant alors détruite dans ma chambre. Plus tôt dans la soirée, j’avais jeté tous nos accessoires d’agents secrets. Quelque chose venait de se briser, et si mon cœur l’était déjà, il ne s’agissait pas de lui à ce moment précis. Je pouvais compter sur Hayato, mais ce ne serait définitivement plus comme avant. Aujourd’hui, cette fille s’interposait entre nous, et il passerait moins de temps qu’avant avec moi. Déjà qu’il n’avait été que très peu présent, cela se résumait à finir seule dans cette maison glauque, pour une seule personne. Mon cœur était serré, et rien ne me paraissait vouloir l’atteindre à nouveau. Cependant, je ne perdais pas ma joie de vivre, et mon sourire. Pas devant les autres. Les larmes ne franchissaient la barrière de mes yeux que lorsque j’étais à l’abri de tous les regards. Suite à l’incident du café, j’avais perdu mon job. Renvoyée pour avoir fauté. Du coup, je m’ennuyai de nouveau, et n’avait même plus le cœur à courir, bien que ce soit la seule chose permettant de calmer mes nerfs, et à laquelle je m’accrochai tant bien que mal. Les cartons vides et plats attendaient simplement d’être remplis, mais je ne pouvais m’y résigner. Je n’avais pas envie de partir, mais je ne voulais pas influencer le bonheur de mon ami. Je préférai encore briser le mien que le sien. J’étais égoïste. Cependant, je n’arrivai pas à faire souffrir quelqu’un que j’aimai, ce qui me rendait encore bien plus mal que si j’avais souffert par ma faute. La porte d’entrée s’ouvrit, et je récupérai rapidement mon visage amical et jovial. Hayato et moi étions en froid, cependant, je ne tenais pas à lui montrer ne serait-ce qu’un seul signe de faiblesse. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Dim 12 Juil - 23:49 | | La main sur la poignée de la porte, je me tenais devant l'appartement, sans savoir ce qui m'attendais derrière. Qui savait ce que me réservait Miyuki une fois que je serais rentré ? Elle avait été si froide quelques heures plus tôt, au café... Elle avait beau avoir littéralement sauvé ma relation naissante avec Scarlet, je n'avais saisi dans son regard qu'une tristesse tout juste contenue. Et ce n'avait été que cet après-midi-là que j'avais réalisé à quel point elle me manquait. Miyuki me manquait, avec sa joie et sa façon de croquer la vie à pleines dents. La vraie Miyuki, dynamique et passionnée, avait disparu pour laisser place à une jeune femme au pauvre sourire qui ne reflétait pas le dixième de la joie qu'il exprimait auparavant. Et je ne savais pas quoi faire pour que tout redevienne comme avant. Portant ma main à mon front, je poussai un long soupir et me laissai glisser le long du mur, à bout. Ce midi-là, j'étais retourné travailler le sourire aux lèvres, mon cœur sur le point d'exploser tant j'étais heureux. Scarlet avait accepté de sortir avec moi, malgré le tort que je lui avais fait en lui mentant pour tenter de la réconcilier avec ce Taichi que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Ève. Que j'étais con... Je n'avais réussi qu'à la blesser davantage, et si Miyuki n'avait pas fait irruption pour me remettre les idées en place, j'aurais bel et bien perdu le cœur de ma jolie lycéenne. Pour sûr, ma meilleure amie avait le chic pour débarquer au moment le plus propice. Mais alors que je la bénissais intérieurement tout en triant mes outils à l'atelier, la réalité m'était revenue en pleine gueule, d'un seul coup. Je devais mon bonheur à Miyuki, mais son visage ne reflétait aucune joie, aucun plaisir que j'aurais pu lui procurer.
J'avais passé mon après-midi à ressasser toutes les choses que j'avais mal faites, tous les devoirs auxquels j'avais manqué en tant que meilleur ami, tous les moments où j'aurais dû être présent pour elle alors que je l'avais laissée seule, en commençant par son anniversaire. Et la culpabilité avait fini par me ronger au point que je regrettais presque d'être heureux. Je m'en voulais d'avoir Scarlet alors que Miyuki, elle, n'avait personne d'autre que moi, qui finissait par la délaisser.
J'avais bien quelques excuses ; le boulot, la fatigue... Mais c'était tellement dérisoire face à ce qui nous séparait elle et moi. Depuis quelques jours déjà, Miyuki m'avait fait comprendre que ça n'allait plus entre nous deux. Que notre amitié n'était plus la même. Que j'étais égoïste. Et je ne pouvais pas la contredire.C'est pour ça qu'au lieu de revenir le sourire aux lèvres comme n'importe qui l'aurait fait après s'être mis en couple, je me retrouvais avec la boule au ventre et une appréhension terrible. J'étais là, dos au mur, assis dans le couloir à me poser mille questions auxquelles personne d'autre que Miyuki ne pouvait répondre. C'était pathétique. Mais je ne comptais pas me défiler pour autant, alors je finis par me lever et actionner cette poignée avant d'en perdre le courage. Ma colloc était une tempête, un ouragan caché derrière les nuages. Et j'avais tout à me reprocher.« Miyu ? » appelai-je en pénétrant dans l'appartement, posant mes clefs sur le plan de travail comme à mon habitude. Et puis, tout à coup, je me figeai.« Miyu ? répétai-je plus fort. T'es là ? C'est quoi tout ça ? Qu'est-ce qui se passe ? » Des cartons vides jonchaient le sol un peu partout. Des cartons qui n'étaient pas là le matin-même. Cette fois, il ne m'en fallait pas plus pour comprendre qu'il était plus que temps de s'inquiéter. |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Lun 13 Juil - 0:13 | | J’entendis Hayato rentrer dans l’appart, alors je m’étais redressée, tout sourire. Tout va bien Miyuki, tu n’as aucune raison de pleurer, tu vas voir, ça va être une bonne soirée. Il était tout content d’avoir sa copine, ça va être parfait. On va passer une soirée agréable et il va pouvoir me raconter tout ce qu’il s’est passé depuis le début. J’estime que j’ai QUAND MÊME le droit d’en savoir un peu plus, après tout ce que j’ai fait. Bah oui, Monsieur me cache tout, mais il est bien content quand je suis là quand même. Mes poings se serrèrent. De qui je me moque ? Je n’étais pas capable de faire face à cette réalité foudroyante qui allait être mon quotidien. Je ne sais pas vraiment pourquoi je réagissais comme ça. J’étais réellement égoïste d’être aussi triste alors que mon ami avait trouvé le bonheur. Tout bon ami doit savoir être heureux pour son camarade, lorsque ce dernier l’est. Ma gorge se serra. Mais j’inspirai un bon coup. J’étais Miyuki Mercier, fille de Yakuza et championne olympique, et ce n’était certainement pas un chagrin qui allait m’effacer ma joie de vivre hein ! « J’arrive, attends ! » m’exclamai-je en tentant de prendre une voix enjouée. Je savais qu’Hayato était probablement l’une des rares personnes à savoir lire dans mes intonations et mes yeux. Mes gestes et mes comportements. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de tout lui cacher. Je ne voulais pas l’affliger de mes idiotes souffrances qui étaient celles d’une enfant pourrie gâtée. Je ramassai les lambeaux de ma robe, avant d’en serrer un dans ma main. Courage Miyuki. Ne te mets pas à pleurer maintenant, sinon, ce serait gâcher tous les efforts que tu as fourni jusqu’à présent. Sois sûre de toi, comme tu l’as toujours été. J’ai feint de ne pas avoir compris la question, et j’ai fait semblant de penser qu’il parlait des accessoires d’agent secret dans la poubelle. J’y balançai également les vestiges de ma robe, avant de me redresser, et de lui sourire. « Bah, en fait, les accessoires que j’ai acheté étaient une vraie camelote donc bon. J’ai pensé que les jeter serait une meilleure idée plutôt que de s’en encombrer. » Je me raclai la gorge, avant de me diriger vers le frigo, et de sortir deux bières que je décapsulai. Je fis descendre la moitié de la mienne dans ma gorge, avant de regarder de nouveau Hayato. Feindre une journée normale pour ne pas pleurer. Faire comme si rien ne s’était passé, et que tout n’avait été qu’une triste illusion. Un cauchemar qui avait prit fin lorsque je m’étais réveillée. « Qu’est ce que tu veux manger ce soir ? On sort pour fêter ta nouvelle relation ? Apparemment y’a un nouveau sushi man qui s’est installé sur Tokyo, il paraît que ce qu’il fait, c’est une tuerie. Non, il paraît pas, j’ai mangé là-bas l’autre jour en fait… » Je m’arrêtai net. C’est vrai que j’y avais mangé seule. Sans personnes. Je n’aimais pas quand ma vie me frappait en plein cœur, comme ça, sans prévenir, et que je me rendais compte qu’elle n’était qu’une triste succession d’échecs sociaux. Mais bon, j’avais le reste. Retrouvant rapidement mon sourire, je repris. « Et franchement, je me suis régalé. Les sushis à l’omelette sont vraiment délicieux, et les makis, n’en parlons pas. Puis, ceux à la crevette. Une tuerie. Voilà. J’ai envie de manger là-bas du coup. Tu vas te préparer ? Je t'invite ! » Encore un effort Miyuki, juste un… |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Lun 13 Juil - 9:24 | | J'avais imaginé beaucoup de scénarios, mais peu d'entre eux mettaient en scène une Miyuki tout aussi enjouée qu'à son habitude. Étais-je donc le seul à psychoter de la sorte ? Je poussai un nouveau soupir, légèrement décontenancé mais également rassuré que mon amie ne soit pas hors d'elle ce soir-là. Cette journée avait été éprouvante sentimentalement parlant, et je n'avais vraiment pas besoin d'un autre conflit avec ma meilleure amie. Alors si Miyuki repoussait le moment où nous devrions tous deux prendre les armes pour parler à cœur ouvert, je n'avais aucun intérêt à l'en empêcher. Au contraire, c'était peut-être le moment pour moi de me racheter.Néanmoins, je me sentis mal lorsqu'elle me parla des « accessoires-camelote de la poubelle » plutôt que de ces foutus cartons. Elle évitait un sujet probablement douloureux, et agissais comme si rien ne l'avait jamais atteinte. Mais je la connaissais bien, et la façon dont elle avait pété les plombs l'autre soir ne trompait pas. Elle allait bien plus mal qu'elle ne le laissait paraître. Mais pour le moment, je me devais de mettre un terme aux dictats de mon cœur. Je ne me ressemblais plus, ou peut-être le problème était justement que je me ressemblais trop. En laissant mes sentiments prendre ainsi le dessus sur ma raison, je perdais cette retenue qui me caractérisait. Je devais me ressaisir pour que les événements cessent de me dépasser.D'une oreille attentive, j'écoutais Miyuki faire l'éloge de son sushi man tout en jouant avec la bière qu'elle m'avait sortie. La bouteille était froide, la boisson était fraîche... Les yeux à-demi clos, j'en bus le tiers, avant de sourire à la jeune femme.« Pas la peine, c'est moi qui t'invite, puisqu'on a pas encore fêté ton anniversaire. » Je me levai, laissant sur la table la bouteille encore pleine, et posai une main sur l'épaule de mon amie.« Fais-toi belle. » |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Mar 14 Juil - 23:01 | | C’était comme si tous les gestes et paroles d’Hayato me cisaillaient le cœur, un par un. J’avais l’impression qu’il ne me connaissait plus, qu’il ne savait plus comment agir face à moi, et la seule chose qui ressortait était des gestes maladroits, qui me faisaient bien plus mal qu’autre chose. Comment pouvait-il ainsi me tenir ce genre de discours alors que je venais d’oublier ce qui me peinait tant. Je voulais faire abstraction de tout ça, mais il me semblait impossible d’autoriser à mon cœur d’oublier ce malheur.
Je me suis crispée lorsqu’il a posé sa main sur son épaule, et c’est avec difficulté que j’ai retenu les larmes qui possédaient mes yeux. Un nouveau sourire se figea sur mon visage, alors que je ne faisais qu’hocher la tête en réponse, et que je partais dans ma chambre, sans pour autant prendre le temps de me retourner. Je n’arrivai même plus à savoir ce que lui désirait, et ce qu’il attendait de moi. Une fois que je fus seule, je me suis permis de pleurer, avant de fouiller dans mon armoire pour tenter de trouver une tenue plus au moins sympathique, mais en vain.
Ma garde robe était essentiellement constituée de survêtements et de jeans bousillés. Je ne prenais jamais le temps de faire les boutiques, sauf la dernière fois, pour m’acheter la robe à présent dans la poubelle, et irrécupérable. Je ne me sentais pas bien, je n’avais pas envie de fêter mon anniversaire, et si j’avais pu oublier ce jour, je l’aurai fait, volontiers. Seulement, personne ne semblait l’entendre de cette oreille, et je me retrouvai à faire face à ces instants toujours plus. Bousillée.
J’avais prit l’habitude de pleurer en silence, depuis que j’étais enfant. Mon père ne supportait pas m’entendre sangloter, et même s’il est formidable, et un peu trop protecteur, au point de m’empêcher d’habiter seule, il a parfois eu la main leste, notamment les fois où j’étais malheureuse. Surtout lorsque cela concernait Maman. C’est comme si Papa n’avait jamais voulu voir la vérité en face, et qu’il s’était toujours caché derrière le fait qu’il ne s’était jamais attaché à elle, et qu’il l’avait toujours détesté. Il avait voulu l’oublier, comme aujourd’hui je voulais faire abstraction des évènements présents.
Je trouvai finalement un jean slim, rapporté de France, ainsi qu’une chemisette blanche. Ça ferait l’affaire. Je n’avais pas vraiment envie de faire trop d’efforts, mais je me sentais comme obligée de le faire. Pour ne pas altérer le bonheur d’Hayato, je devais jouer le jeu à fond. Et c’était ma façon à moi de contribuer à sa vie. Du coup, je me suis dirigée dans la salle de bain, avant de me maquiller légèrement. Juste une touche de mascara, et un rouge à lèvre cerise. Quand je me maquillai de la sorte, mon côté occidental ressortait, et j’avais plus l’air Française que japonaise. Ça ne me déplaisait pas en un sens. Je voyais en moi les traits de ma mère.
Je fixai sur mon reflet, quelques instants, avant de soupirer tristement. Elle n’était qu’un lointain souvenir qui, ces temps-ci, apparaissait bien souvent dans mes rêves. Mais je ne pouvais pas me résigner à en parler. C’était bien trop douloureux. Et je ne savais pas à qui confier ce poids que j’avais sur le cœur.
En sortant de la salle de bain, j’ai espéré qu’Hayato ait fait un effort vestimentaire également, pour tenter de retourner la situation, et entendre ce qu’il y avait à savoir de son histoire avec cette fille dont je ne connaissais même pas le nom. Je l’ai cherché du regard, dans la pièce, sans l’apercevoir. Je me suis assise sur le canapé, avant de reporter mon attention sur la poubelle, de laquelle dépassaient quelques morceaux de tissu. Qu’est ce qui avait bien pu se briser entre nous… ? |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Mer 15 Juil - 14:46 | | Fixant la silhouette de la jeune fille qui s'éloignait en direction de sa chambre, je poussai un soupir fatigué. Cette situation m'épuisait. Je ne savais pas ce que je devais dire ou faire, j'avais l'horrible impression que la moindre chose pouvais peiner Miyuki. Je crois bien que rien n'est plus douloureux que de rester impuissant devant une amitié qui se brise. Mais nous nous apprêtions à passer une soirée ensemble, il était hors de question de la gâcher. Redressant la tête, je m'efforçai d'afficher un sourire digne de ce nom. J'étais résolu à tout faire pour que cette soirée soit agréable. Et pour ce faire, je comptais bien troquer mon tee-shirt contre quelque chose de plus chic.Ma chambre était la plus grande de l'appartement, et ça m'était utile car je l'avais divisée en deux ; mon lit et mes vêtements d'un côté, mon atelier de l'autre. Et sur les murs, des tableaux. Des esquisses, des aquarelles, des dessins au fusain... Et aussi quelques photos pêle-mêles. Je me sentais réellement chez moi dans cette pièce, au point que m'y enfermer plusieurs jours ne m'avais jamais été pénible. C'était mon antre, mon repaire.Je me dirigeai tout de suite vers mon bureau pour en fouiller les tiroirs. Cela faisait presque six mois que j'y avais caché le cadeau que je réservais à Miyuki pour son anniversaire. J'avais travaillé dur dessus, et j'avais hâte de le lui offrir. En mettant la main sur la petite boîte proprement emballée dans un joli papier fleuri, je me sentis plus confiant. Tout allait s'arranger, parce que je tenais à elle et que c'était réciproque, je n'en avais aucun doute.C'est sur cette conviction que je retrouvai tout à fait le sourire et m'empressai de me déshabiller. L'avantage à être un homme - en dehors de cette désagréable période du mois qui ne concerne que les femmes - était qu'on ne risquait pas de se perdre dans notre garde-robe. Un pantalon élégant et une chemise blanche faisaient parfaitement l'affaire quelle que soit l'occasion. Je n'eus qu'à passer une main dans mes cheveux pour les ébouriffer un peu et j'étais fin prêt ! Attrapant le petit paquet, je glissai mon portefeuille dans la poche de mon pantalon, attrapai une veste de costume et rejoignis Miyuki qui m'attendait déjà, assise sur le canapé.« On y va ? » lui proposai-je en la détaillant avec sourire admiratif. Miyuki était ravissante. J'adorais la voir un peu plus apprêtée qu'à l'ordinaire, car dans ces moments-là, elle faisait plus femme. Et j'aimais la voir grandir, s'épanouir pour devenir une adulte responsable. J'avais alors l'impression que notre amitié, qui avait débuté alors que nous n'étions encore que des enfants, était éternelle. |
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Messages : 371 Okane (お金) : 433 Points. : 2 Date de naissance : 16/12/1995 Age : 28 Je fais partie du Staff. Muse | Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] Sam 22 Aoû - 16:41 | | Rp archivé car datant de plus d'un mois. Si l'envie de le rouvrir vous prend, merci de me contacter. Bon jeu ! |
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| Sujet: Re: Résidence Ishii-Mercier. [TOUS.] | | |
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